Histoires de Mamans : Un bébé prématuré

Histoires de Mamans : Un bébé prématuré - Les Parentales

Histoires de Mamans c'est une série où les futures mamans, nouvelles mamans ou mamans depuis un moment échangent, partagent et nous font entrer dans leurs vies de mamans.

Chaque histoire est différente. On a toutes nos hauts et nos bas. Peu importe ton chemin, peu importe la voie que tu choisiras d'emprunter, tes choix & décisions t'appartiennent et sont valides. Finalement, on se donne toutes pour être les meilleures mamans possibles, chacune à notre façon.

Un bébé prématuré

Il y a quelques temps, on m'a gentiment approché afin de parler de mon parcours dans le monde de la maternité. Par l'entremise de ma plateforme Instagram, on peut constater que je suis la maman d'un petit bout d'humain qui comble ma vie d'amour et de petits bonheurs au quotidien. La plus grande surprise et mon plus beau cadeau que la vie pouvait me donner.

Grandir pour devenir maman : Si l'on revient il y a quelques années et qu'on faisait connaissance, tu rencontrerais une petite fille qui ADORE les bébés. À mon bras, j'avais toujours mon bébé en plastique qui clignait des yeux, mesurait une quinzaine de pouces et dormait, à tous les soirs, dans un petit berceau au bas de mon lit.

Tout au long de mon enfance, je tentais du mieux que je pouvais, avec mes capacités de petite fille, d'aider les enfants plus jeunes et j'aimais tant jouer avec eux ! D'ailleurs, eux aussi. Seigneur Dieu que je voulais tant grandir pour pouvoir être maman.

Fast forward à l'adolescence, comme chaque adolescent, on accumule notre baluchon d'expériences et de vécu. Il nous permet de prendre connaissance de certaines choses et conscience de certaines réalités.

L'une d'entre elles, pour ma part, était la suivante : La vie n'est pas un chemin tracé d'avance qui a une date de péremption, et mes parents sont plus vieillissants que la moyenne de mon âge. Je voulais à tout prix que mes parents rencontrent leurs petits-enfants et qu'ils puissent en profiter, comme j'ai eu la chance. Je m'étais toujours imaginée maman, mais à partir de cette prise de conscience, jeune s'ajoutait à mon souhait : je voulais être maman jeune.

Enfin, mon rêve de devenir maman voit le jour : Il y a, aujourd'hui, un peu moins de 2 ans, du haut de mes 23 ans, je fais pipi sur un bâton blanc, et deux petites lignes roses sont apparues. Je suis enceinte !!!

Tout d’abord à ma grande surprise, puis à celle de ma famille et mes amis nous attendons maintenant bébé. Quelques jours plus tard, je me présentais à mon rendez-vous afin de confirmer ma grossesse et voir si mon bébé est viable (échographie de datation). J’ai osé penser qu’il s’était installé il y a 8 ou 9 semaines de cela, dans son petit cocon, mais pas plus. Encore une fois, à ma grande surprise, le technicien m’annonce que mon bébé n’est plus un embryon, mais bel et bien un fœtus avec deux jambes, deux bras et une belle colonne vertébrale! J’étais à 15 semaines de grossesse! Aucun stress, zéro anxiété.

Le début du travail pour devenir maman

Après moins de 5 mois, dans un chalet entre amis à Saint-Glin-Glin-des-Meu-Meu, de fortes contractions me réveillent, à l'aube, alors que tout le monde est toujours dans les vapes à la suite de la veillée d'il y a quelques heures.

Je me dis que ce sont ces fameuses contractions Braxton Hicks, qui depuis l'entrée du troisième trimestre, se font bien sentir. La journée avance et les contractions viennent et passent, ce qui, normalement, confirme que le travail n'est pas commencé, mais plutôt que l'utérus s'y prépare.

La soirée commence et les contractions reviennent de plus belle. En vous épargnant tous les détails de ma saga, le lendemain, aux petites heures du matin, par voie naturelle, sans épidurale et malgré les agents tocolytiques, ma petite crevette d'à peine 5 lbs a vu le jour.

J'étais finalement Maman...

Puis, me voilà dans une toute nouvelle aventure, où impuissance et inconnu sont les deux mots que j'utiliserais pour la décrire. J'étais finalement maman... d'un petit bébé prématuré.

Me voilà à l'unité de soins intensifs de néonatologie. Je le vois, il est là, devant moi, si beau, si parfait. J'ai tant le souhait de le prendre, de le réchauffer et de le cajoler, mais je ne peux pas. Branché de tous les côtés avec son respirateur, son soluté, ses antibiotiques, les professionnels de la santé qui notent, mesurent, examinent et parlent constamment en jargon médical qui ne fait qu'augmenter mon incompréhension, je ne pouvais pas.

Tout ce que je pouvais faire, pour mon enfant, à ce moment-là, c'était de rester assise dans ma chaise roulante au fond de la chambre, à espérer qu'il est, toute somme, correct.

La culpabilité et détresse d'une nouvelle maman

C'est ainsi que le tout début a commencé. Dorénavant, je ne savais ce que la prochaine heure, voire les prochaines secondes/minutes, me réservaient.

Assise sur ma chaise en plastique, au chevet de mon bébé dans son incubateur, c'est à ce moment que j'avais tout le temps pour me remettre en question à savoir où j'avais failli, déjà, à mon premier devoir en tant que maman.

Le sentiment de culpabilité et de détresse que peut ressentir une nouvelle maman, quand son bébé repose dans un incubateur, croyez-moi, elle a le temps de les ressentir!

J'ai tant prié, tant espéré, tant souhaité et épuisé tous mes vœux superstitieux pour que mon bébé prenne du mieux. Heureusement, j'ai eu la chance de ne pas quitter l'hôpital sans mon bébé. Je ne peux pas imaginer le vide ressenti lorsque tu donnes naissance à ton bébé, et que tu quittes sans lui.

Le personnel soignant a gentiment accepté que je reste aux côtés de mon bébé. C'est aussi pendant ce temps que j'ai appris à être nouvelle maman. Rapidement, les infirmières m'ont montré comment tirer mon lait : mes alarmes sonnaient à chaque trois heures (ça c'est 56 fois par semaine), elles m'ont montré une technique adaptée pour les changements de couches (afin que le sang ne se dirige pas trop vite dans la tête) et surtout, après quelques temps, elles m'ont montré comment prendre mon bébé avec tous ses fils et cathéters.

Alors que mon fils était hospitalisé et que je ne pouvais pas le prendre à volonté, car pour sa survie, il était préférable qu'il reste dans son incubateur, la seule chose que je pouvais faire c'est attendre et tant vouloir. Attendre le boire, attendre le prochain changement de couche, attendre la prochaine rencontre avec les spécialistes, attendre que les jours passent et attendre de revenir à la maison.

Vouloir...

Vouloir prendre mon bébé dans mes bras, vouloir le flatter et le réconforter, vouloir le bécoter, vouloir prendre son mal à sa place et surtout le vouloir dans ma chambre avec moi. Le vouloir tant à tout prix, mais pas à n'importe quel prix non plus...

Petite fille rêvant d'être maman, qui en était devenue une, jeune femme active et en santé, qui avait vécu une grossesse sans complication, était maintenant jeune maman d'un bébé prématuré impuissante et sans connaissance.

Tout au long de ma vie, par l'entremise de mon instinct maternel, je m'étais renseignée sur les bébés, sur la grossesse, sur la maternité, sur les poussettes, les jouets, les stades de développement, etc.

La grosse brique que mon médecin m'avait donnée lorsque je l'ai rencontré pour mon suivi de grossesse : Mieux vivre avec notre enfant de la grossesse à deux ans, ne m'apprenait pas grand-chose. Je n'aurais pas dû passer tous les petits encadrés concernant les prématurés, mais encore là, jamais je n'aurais pensé accoucher d'un bébé qui se tient dans les paumes de mes deux mains.

Bébé à la ligne d'arrivée

Je vous épargne les péripéties, les montagnes russes de bonnes et de mauvaises nouvelles que les médecins et les spécialistes m'ont fait vivre en m'annonçant ce qui en était de la santé de mon fils. Cela étant dit, nous sommes arrivés à la ligne d'arrivée.

Finalement, mon bébé a gradué de la pouponnière et quelques jours plus tard, nous avons eu le "Ok" pour le ramener à la maison. Une grande euphorie m'a vite enveloppée, car enfin je repartais avec mon enfant, et il allait bien, puis une grosse nervosité, car le petit bouton à côté qui faisait allumer une lumière rouge au haut de ma porte de chambre n'allait pas être là à la maison.

Né en pleine canicule du mois de juillet, ma petite crevette est repartie avec un cache-couche, deux pyjamas, deux paires de bas et de mitaines, plus un gros bonnet de laine sur le corps, afin qu'il conserve sa chaleur en route vers la maison. Il n'a pas eu le droit à une petite photo toute mignonne avec son plus beau vêtement, mais au moins, il allait être bien et rentrer à la maison.

Ce fut tout un début de vie pas du tout évident pour lui et un début d'aventure de la parentalité non plus pas rêvé, mais jamais je ne regretterai quoi que ce soit. J'ai été en confiance et en sécurité avec l'équipe médicale de l'hôpital tout au long de l'hospitalisation. Nous allions tous dans le même sens et voulions que mon bébé respire, s'alimente, crie et pleure par lui-même.

Je pouvais enfin aller de l'avant et non seulement espérer le voir marcher ses premiers pas, l'entendre dire ses premiers mots, l'amener pour la première fois à la garderie et ensuite à l'école, lui offrir son premier cadeau de Noël, lui organiser son premier anniversaire, etc. Je savais que ce n'était pas la ligne d'arrivée, mais cette montagne-là était conquise.

Tranquillement, nous avons pu établir une petite routine tout en renforçant notre lien. Entre deux couches, tous les rendez-vous médicaux journaliers et les gavages, je pouvais enfin profiter chez moi de mon bébé. Ça m'a pris du temps avant de laisser quelqu'un entrer dans notre bulle. Il ne faut pas oublier que nous étions en pleine pandémie. Alors le prendre, lui caresser la joue ou encore lui flatter sa petite chevelure était loin d'être autorisé. C'est aussi ça avoir un prématuré, un certain nuage gris te suit un peu partout malgré le fait que tu sois hors de l'hôpital. Quand tu deviens parent, souvent, tu as plusieurs adaptations à vivre, de premières fois, d'apprentissages et plusieurs essais à faire avant d'arriver à la recette gagnante. Être parent d'un prématuré, c'est tous les hauts et les bas de l'arrivée d'un bébé et aussi le protéger convenablement du monde extérieur (ce qui peut être vu comme de la surprotection), toujours calculer son poids et ses quantités de lait, être constamment anxieux d'une mauvaise nouvelle lors de ses suivis médicaux réguliers, accepter son rythme (qui est plus lent en raison de son âge réel vs corrigé), et j'en passe.

Aujourd'hui encore, mon bébé passe des nuits à l'hôpital et est suivi par cinq spécialistes. Cependant, il se développe bien. Au bout de ses capacités et de ses limites, il rattrape bien son petit retard de développement et grandit bien. Il socialise comme tous ses amis, combat tous les microbes qu'il rencontre, explore le monde et vit ses expériences et surtout, aime la vie. Sa vie n'est plus en danger, il va bien, et c'est tout ce qui compte.

Plus de 16 bébés par jour naissent prématurément au Québec

On n'en parle pas beaucoup. Sur les réseaux sociaux et dans le discours de tous les jours, la maternité est si idéalisée et romantisée. C'est seulement une fois les deux pieds dedans, que tu réalises que c'est beaucoup plus qu'acheter de petites choses bien mignonnes et se flatter la bedaine.

Si un jour, la vie me donne encore l'honneur de porter une fois de plus la vie, j'aurai toujours cette crainte de revivre ces montagnes russes. Cependant, toutes ces craintes concernant la maternité, c'est assez tabou, il ne faut pas en parler, il faut simplement être reconnaissant(e) du cadeau.

Puis, la prématurité, c'est un monde parallèle, qu'on croit que nos deux chemins ne se croiseront jamais, et pourtant 16 bébés par jour naissent prématurément au Québec.

"Préma-Québec" : un organisme précieux pour les parents de bébés prématurés

Je termine mon témoignage en vous mentionnant le seul organisme québécois qui accompagne les parents dans ce périlleux voyage de la prématurité. "Préma-Québec" est là pour former les professionnels de la santé, soutenir les parents, informer les parents et le grand public, promouvoir la connaissance de la prématurité et ses besoins réels et aussi offrir une aide financière aux familles afin de demeurer au chevet de leur bébé pendant l'hospitalisation. Lorsque j'ai donné naissance, j'ignorais l'existence de cet organisme malheureusement. Cependant, si j'avais su, il m'aurait été d'une grande aide, alors prenez-en avantage ! Vous n'êtes pas seuls.

Lien vers Préma-Québec : https://premaquebec.ca/

Histoires de Mamans : Bébé né prématuré

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